Je ne compte plus les fois où j’ai eu mal au ventre après un repas. Au début, je pensais que c’était la faute du stress, ou que j’avais simplement mangé un peu trop vite. Je me disais que ça allait passer, que c’était un “petit souci de digestion” comme tout le monde en a parfois. Mais avec le temps, j’ai compris que ce n’était pas juste un coup de fatigue ou un plat trop épicé. Il y avait autre chose, quelque chose de plus profond et de plus constant : le gluten.

Les premiers signes : un quotidien inconfortable
Pendant longtemps, j’ai vécu avec des ballonnements quasi permanents. Le matin, ça allait, mais dès que je mangeais un sandwich ou un bol de pâtes, mon ventre gonflait comme un ballon. Ça me tirait, ça me gênait, j’avais l’impression d’avoir avalé un bloc de béton.
Les crampes, c’était le pire. Parfois, je me retrouvais pliée en deux, à attendre que ça passe. Et ce n’était pas seulement physique : cette douleur me vidait de mon énergie. J’étais épuisée, avec l’impression de ne jamais avoir vraiment digéré.
Je me rappelle encore d’un dîner entre amis où j’ai mangé une part de pizza, en me disant “allez, une fois de temps en temps, ça ne va pas me tuer”. J’ai passé la nuit à me retourner dans mon lit, incapable de dormir, avec cette douleur sourde qui me rappelait que non, ça ne passait pas.
Un diagnostic qui tarde à venir
J’en ai parlé à mon médecin. Des tests, des prises de sang, des examens… mais rien de vraiment concluant. Tout avait l’air “normal” sur le papier, alors que moi, je sentais bien que quelque chose clochait. J’avais l’impression de devenir folle : pourquoi personne ne voyait ce que je ressentais ?
À force de chercher, je suis tombée sur des témoignages de gens qui parlaient du gluten et de ses effets sur la digestion. Ça m’a parlé tout de suite : les mêmes douleurs, la même fatigue, la même impression de ne plus rien digérer.
Le test sans gluten : une révélation
J’ai décidé de faire un test par moi-même. Deux semaines sans gluten, juste pour voir. J’ai rangé le pain, les pâtes, les biscuits au placard, et j’ai sorti le riz, le quinoa, les légumes et les légumineuses.
Les premiers jours, c’était un peu déroutant. J’avais l’impression de ne plus savoir quoi manger. Mais j’ai vite senti un changement : mon ventre est redevenu plat, comme s’il avait enfin retrouvé sa place. Mes crampes ont disparu, et j’ai redécouvert ce que ça faisait de se sentir légère après un repas.
C’était un tel soulagement que j’en ai eu les larmes aux yeux. Après des mois – des années, même – à me dire que c’était “dans ma tête”, j’avais enfin trouvé une explication à ce que je vivais.
Comprendre le lien : mon corps qui parle
Avec un peu de recul, j’ai compris que chez moi, le gluten déclenche une sorte de réaction inflammatoire. Mon corps voit cette protéine comme un ennemi et s’emballe à chaque bouchée. Résultat : mon système digestif ne fait plus son travail correctement, il s’épuise à force de lutter.
Ce n’est pas toujours simple à expliquer aux autres. Parce que pour beaucoup, “intolérance au gluten”, ça sonne comme un truc à la mode. Mais quand on le vit, c’est une réalité qui change tout.
Aujourd’hui, je sais que chaque petit écart peut me coûter une journée de douleur. Et même si parfois, c’est frustrant de devoir dire non à un croissant tout chaud ou à une part de pizza partagée entre amis, je préfère mille fois écouter mon corps et me sentir bien.
Retrouver l’équilibre
Depuis que j’ai arrêté le gluten, j’ai dû réapprendre à cuisiner, à lire les étiquettes, à poser des questions au resto. Au début, ça me semblait lourd, presque insurmontable. Mais petit à petit, c’est devenu une seconde nature.
Je prends le temps de cuisiner maison, de découvrir de nouvelles céréales (quinoa, millet, sarrasin) et de me faire plaisir autrement. Et ce qui est fou, c’est que je mange mieux qu’avant ! Mes assiettes sont plus variées, plus colorées, et surtout, elles ne me font plus souffrir.
Le message que je veux partager
Si j’ai envie de partager tout ça avec vous, c’est parce que je sais à quel point on peut se sentir seule et incomprise quand on a ces douleurs “invisibles”. On nous dit que tout va bien, que c’est sûrement dans la tête… alors que notre corps nous crie qu’il y a un problème.
Le gluten et mes troubles digestifs, c’est une histoire qui m’a appris à m’écouter et à me faire confiance. Et si vous aussi vous vivez ça, je veux que vous sachiez que vous n’êtes pas seul·e. Parfois, il suffit d’oser faire un test, de se donner la chance d’essayer autre chose.
Aujourd’hui, je me sens plus légère, plus sereine. Je sais que ce que je mange est en accord avec ce que je suis. Et même si ce chemin n’a pas été facile, il en valait la peine. Parce que se sentir bien dans son ventre, c’est retrouver le sourire dans chaque petit repas.